Cynthia PHIBEL

Cynthia PHIBEL est née aux Abymes en Guadeloupe, en 1979. La démarche artistique et plastique de Cynthia PHIBEL se conjugue à son travail de recherche sur l’art dans la Caraïbe. L’ensemble de son travail depuis les années 2000 est traversé par les notions de dé-placement, de mutation et de transformation sociale. 

De formation littéraire son œuvre est tissée d’écriture(s). Elle maintient une pratique de carnet d’artiste (même hors temps d’actualités régulières, en termes d’exposition). Elle conçoit son œuvre sous la forme d’un espace de questionnement rhizomique qui se développe sur un principe d’entrelacements. Partant assez systématiquement de la pratique du dessin et de la photographie, elle investit tous les modes d’expression pour le besoin des projets qu’elle met en œuvre. 

A chaque projet, le questionnement du réel est au cœur de son propos. La photographie est trace, mémoire, archive, objet, qu’elle entremêle avec les objets du quotidien. Depuis les premières photographies en noir et blanc de sa grand-mère en l’an 2000, qui la conduiront à croiser, non seulement, les supports, les moyens techniques et logistiques, les champs disciplinaires et les références.

Ainsi, avec le projet « Pour une poétique de l’habiter » dans le cadre des Rencontres photographiques de Guyane, en 2019, l’artiste présente l’aboutissement d’une expérimentation menée sur le terrain durant un mois. Il en résulte une série photographique entremêlée d’objets récupérés sur le site photographié à savoir le Quartier La Mâtine, classée insalubre et démolie par la ville de Cayenne après 40 ans d’occupation en moyenne par des familles (pour certaines en situation irrégulière). On y retrouve dans la démarche de l’artiste, une forme d’art total une installation mêlant dessin, photo, vidéo, objets… Un questionnement entre architecture, paysage, portrait et une forme d’anthropologie sociale que l’artiste expérimente depuis plus de 20 ans.

De la même manière, avec l’œuvre in process « 360 Boulevard des Océans » l’artiste entame en août 2021, une suite de dessins prévus sur 360 jours à raison d’un dessin par jour. Elle y questionne le littoral de son île, les paysages, la pollution, les hommes et les femmes qui habitent la Guadeloupe, et témoigne de ce qu’elle nomme « une mémoire du vivant ».

Traversées, entrelacements, déambulations, itinérances…sont au cœur de sa démarche qui produisent des dispositifs d’installation qui posent des questionnements qui dépassent les rives de l’île ; et pose la question  « Comment habiter le monde plus largement ». Sa préposition aux projets à géométrie variable s’inscrit dans son observation de sa sphère intime, du quotidien, de l’actualité, de l’observation des temporalités des mondes enrichi par un vocabulaire à la croisée des différentes perspectives…

carnet de bord